Comme le suggère la pochette,
Roberto Fonseca se met à nu sur cet album, une mise à nu sur ses racines africaines et ses expériences sonores variées avec
Javier Zalba d’
Irakere,
Ibrahim Ferrer,
Omara Portuondo,
Rubén González ou ses collaborations sur les compilations hip-hop de
Gilles Peterson,
Havana Cultura. Si
80´s, le premier titre, reste très jazz,
Bibisa étale rapidement l'évidence de cette union entre l’Afrique et son piano. Le chant de
Fatoumata Diawara, le n’goni de
Baba Sissoko, la Kora de
Sekou Kouyate et le piano de
Roberto Fonseca s’entendent comme larrons en foire sur ce disque. S’ensuit
Mi Negra Ave María, composé avec sa mère et produit par
Gilles Peterson, un association certes saugrenue à première vue mais qui agrémentée d’un spoken word assuré par
Mike Ladd engendre un titre à vous filer la chaire de poule.
7 Rayos nous replonge aussitôt dans l’Afrique avec un morceau où la voix du poète
Nicolas Guillén accompagne la danse hypnotique du piano et de la kora.
Roberto Fonseca construit note après note un pont perpétuel entre ses origines africaines aux rythmes frénétiques (
Chabani) et sa cubanité (
Quien Soy Yo). Ce pont qui devient même un Eldorado de sérénité sur
Asi Es la Vida.
A travers ce
Yo,
Roberto Fonseca se livre certes pieds liés mais les mains libres de nous donner un très bon album, où le metissage musical est la règle et le secret de sa réussite.
A lire notre interview de Roberto Fonseca