Mr President - Number One

Bruno « Patchworks –Mr President» Hovart, puisque c’est sous ces divers pseudos que le gone opère dans les cales du funk français, joue, compose et arrange seul ses morceaux. Batterie, basse, guitare, claviers, vibraphone, percus, sitar, cuivres, il fait tout tout seul. Parfois il lui arrive de consulter son répertoire téléphonique pour demander à quelques ami(e)s de venir lui prêter voix forte mais sinon, le reste est du 100 % Hovart. Une sorte de Shawn Lee donc. Il aime le funk hypnotique aux breakbeats sec comme une claque derrière la tête. A la James Brown donc. Il aime également celui aux cuivres puissants emmené par un trombone qui commande la manœuvre au reste du groupe. A la Fred Wesley & The Jb’s donc. La Soul de Chicago lui plait pas mal avec ses percussions urbaines et ses voix de fausset. A la Curtis Mayfield donc. Patchworks n’est malgré tout pas contre un beat hip-hop rejoué à la batterie avec des parasites sur la bande. A la Rza donc. Mr President aime aussi Roy Ayers et plus généralement les grands producteurs dont les arrangements et la façon de faire sonner ont marqué à jamais l’histoire de la musique noire américaine. L’idée n’est pourtant pas ici de rendre un album « à la manière de » mais plutôt de scanner le soul-funk dans ses moindres recoins. D’aller voir ce qui se passe du côté de la Blaxploitation, de passer les portes de la soul-gospel, de faire un crochet à l’orée du précipice afro. Les 70’s ont beau être la décennie de référence en matière de production (et on remercie là Patchworks ne pas nous avoir imposé de la guimauve 80’s), la recherche du son vintage et d’un grain d’époque à tout prix ne sont pas sur la liste des priorités. Label Rouge pour toutes les compo, Number One va logiquement s’imposer comme un album de référence des productions funk made in France.