La tentative d’intrusion cérébrale débute avec Looking Ahead comme un prélude hypnotique, la porte de la perception de l’album. Une batterie claque lentement mais sûrement, donnant le rythme à une guitare et un clavier en pleine montée de LSD. Le son est sale et sent la rue malfamée à plein nez, collant parfaitement à un There's A Riot Going On qui emprunte son titre au célèbre album de Sly Stone. Sure Is Funky ou All Together avec Fanny Franklin confirment leur penchant pour le funk du début des années soixante-dix, quand il s’acoquinait avec rock et psychédélisme pour enfanter de Funkadelic. Le renfort du pianiste et chanteur Kelly Finnigan apporte ce qui manquait en voix brute et soulful aux Monophonics. Deception, au contraire de son titre, étale toute la puissance vocale de Finnigan (et peut rappeler parfois un Tom Jones qui serait passé du côté obscur). They Don't Understand voit s'unir le dub et la soul avec ce son propre aux productions discographiques d’Ubiquity. Au rayon reprises, Thinking Black d’Ike Turner et ses Kings of Rhythm ou Bang Bang de Sonny & Cher confirme leur goût prononcé pour la très bonne musique. Et si il fallait énumérer d’autres influences, on verrait alors certainement le spectre de David Axelrod période Songs Of Innocence flotter à travers Mirage, celui d’Al Green sur Say You Love Me ou Norman Whitefield à travers la plupart des titres.
Le cambriolage cérébral s’achève ni vu ni connu avec Keep Looking Ahead et hisse cet album parmi les meilleurs de l’année. Et comme la plupart des très bonnes productions funk de la côte ouest, la galette a été préparée au Killion Sound de Los Angeles.